La pma vue par un ethnologue

Parce que j'ai trouvé très intéressant de voir comment la procréation et la parentalité se passent ailleurs qu'en occident, voici un article intéressant qui donne le point de vue de Claude Lévi-Strauss sur la pma, en appuyant son avis sur des exemples de tribus du monde entier:

http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20130311.OBS1499/la-procreation-assistee-vue-par-levi-strauss.html

Je l'avais lu, super intéressant en effet! Merci pour ce partage!

Je viens de lire... Bluffant quand même!

Ça fait relativiser les choses sur la gestation pour autrui ou les fiv do !!! En France, les grands penseurs se masturbent trop le cerveau. Si seulement l'un d'entre eux était confronté à nos difficultés, ils penseraient peut-être différemment...

Oui c clair. Moi avant je me disais que tout ça était complexe sans juger mais je me disais aussi que ça devait poser bcp de pb éthiques. Maintenant que j'ai vécu la pma j'ai complètement relativisé car j'aurais sans doute été prête à tout pr avoir un BB

C'est ce que je me dis aussi snif, même si parfois je me pose des questions. J'ai lu le témoignage, récemment, dans psychologie magazine, d'un homme issu d'une fiv do. Il a très mal vécu l'anonymat et a cherché désespérément ses origines biologiques. Aujourd'hui, il milite pour la levée de l'anonymat. C'est fou parce que du coup, ça soulève forcément des problèmes identitaires donc je me dis parfois, ne sommes-nous pas un peu égoïstes de vouloir un enfant à tout prix...?

Je suis complètement d'accord. La quête d'identité est un étape primordiale dans la vie d'une personne. Le petit enfant a tendance à vénérer ses parents puis en grandissant, il se rend compte qu'ils ne sont pas si parfait finalement. Freud parlait du roman familial: le fantasme de tout enfant qui pense avoir été adopté, qui pense venir d'une famille extraordinaire parce que décidément, ses parents la le déçoivent. Il y a tout de même beaucoup de culpabilité à penser cela. Alors quand l'enfant apprend que finalement tel parent n'est pas le sien biologiquement, c'est un bouleversement identitaire, même si l'enfant a été mis au courant très tôt ( ce qui est loin préférable). Lorsqu'il y a impossibilité de savoir, il y a un trou dans l'histoire de cette personne.
Les questionnements sont extrêmement complexes et je crois que personne n'a trouvé les bonnes réponses finalement...

Oui je suis d'accord aussi. En fait à des moments je me pensais peut-être prête à tout, et d'ailleurs c'est pour ça que je ne juge pas les gens et que je les comprends. Cependant je me posais plein de questions aussi et au moment de faire un choix ou un autre (fiv do ou adoption) je ne sais pas si j'aurais finalement fait ce choix, à savoir si après cela aurait posé des pb à l'enfant et à nous. Et du coup si on aurait pas regretté. Chéri me faisait relativiser, et me parlait de personnes pour qui ça avait été le cas. Dur dur...

Mais comment se fait-il que nos sociétés se posent autant de questions? Je veux dire, dans les tribus du fin fond de l'Afrique, ils ne s'interrogent pas et les enfants n'ont pas le temps d'avoir des problèmes identitaires... C'est culturel et puis c'est tout !
C'est donc juste une question de culture, non? En France, comme le dit très bien Levi-Strauss, on accorde peut-être trop d'importance à la filiation biologique...
Bref, difficile effectivement de savoir quelles sont les bonnes réponses.
Nous aussi on se questionne par rapport à l'adoption: ça n'est pas simple. Comme d'expliquer à un enfant comment il a été conçu... Souvent, la question se pose à un moment donné. Et on ne pourra pas lui répondre que c'était sur une plage d'Acapulco, mais dans une éprouvette. C'est quand même moins glamour !  
Après, cet aspect ne m'inquiète pas non plus, parce que je sais que c'est la manière d'en parler qui permettra de rendre la chose belle ou pas.

Moi la façon dont ils ont été conçus avant me posait problème et je ne voulais pas forcément leur dire. Mais maintenant c'est tout le contraire, je leur dirai s'ils me demandent, ou s'ils posent des questions en général par rapport à ça.
Je me souviens d'une fille qui avait un blog et dont les proches disaient des enfants pma "c'est trop médicalisé, ce n'est pas un enfant de l'amour", elle leur répondait "avec tout ce par quoi on passe, que ce soit le couple ou le désir d'enfant, ce n'est pas un enfant de l'amour??!! Absolument et encore plus sans doute!!"
Moi les questions c'était surtout par rapport à l'identité, les origines, malheureusement par rapport à nos société justement. Effectivement les autres cultures n'ont pas à se poser ce genre de questions (questions de riches?)... Dans notre société il y a cependant ce schéma classique, et c'est normal que l'enfant se pose des questions, il faut juste lui apporter les réponses qu'il demande, donc se préparer à ses questions et à la façon dont on lui répondra, oui tu as raison c'est surtout ça qui compte.

Bien sur, c'est une question culturelle. Mais puisque nous vivons précisément dans cette culture occidentale, nous pouvons pas faire l'impasse sur ses travers hélas...
Moi aussi je suis bien d'accord. Vu tous les obstacles que nous traversons, toutes les épreuves psychiques et physiques, si l'enfant n'est pas un enfant désiré, un enfant de l'amour, je ne vois pas ce qu'il serait d'autre... Qu'on ne laisse personne nous dire le contraire, surtout pas ceux qui ont pu avoir des enfants pendant 5 minutes les 4 fers en l'air!