Du désir a l'acte: les enfants de la PMA

Je découvre cet article qui a accompagné une phase d'insomnie. Je ne sais pas quoi en penser.
Je ne sais pas si differencier d'emblée les enfants nés naturellement de ceux qui ont été conçus grâce à la pma est une bonne chose. Je me demande si ce n'est pas stigmatisant.
Comment démontrer que les troubles psychologiques, affectifs ou comportementaux d'un enfant puisse avoir un lien direct avec sa conception ?
Concernant la question autour de la levée du secret, je pense que quelque soit le secret de famille, il peut avoir des conséquences sur l'enfant. Ce n'est pas le secret de la conception qui a une influence, mais le secret tout court.
En tout cas, super intéressant à lire. Merci.

Ben alors Julys, encore ces vilaines insomnies? :-(

Il est vrai que l'on ne peut être sur que c'est le mode de conception qui a permis d'observer ces différences. Ceci étant, comparer ces deux groupes d'enfants a mis en évidence des caractéristiques divergentes. Perso, je ne trouve pas que la comparaison soit stigmatisante. Qu'on le veuille ou non, le mode de conception EST différent. Nous faisons un enfant sans sexualité et cela n'est pas lourd de conséquences. Les débuts de grossesse sont accompagnés d'une angoisse extrême, voire même tout le long de la grossesse. Je me rappelle Snif qui disait que jusqu'à 4 mois et encore, elle n'était pas sereine, rien n'était gagné... J'avais lu le témoignage d'un jeune qui disait beaucoup souffrir du fait d'avoir été né par FIV, car pas vraiment le fruit de l'amour selon lui. Un autre disait que sa sœur le charriait tout le temps en traitant de débile "toute façon, tu as été congelé, il doit te manquer des neurones"!
Nos parcours influenceront forcément les rapports que nous aurons avec nos enfants mais au fond bien sur, le parcours de chacun influence ces rapports d'une manière ou d'autre...sauf que là on compose en plus avec la PMA...
Pas facile de l'accepter...

Je suis d'accord avec toi mais c'est précisément là que je voulais en venir. Finalement, quelque soit notre parcours de vie, ça a des conséquences sur notre avenir. Quelle que soit le contexte de la conception (viol, pma, enfant non désiré, mère célibataire, couple amoureux, famille stable vs instable...), ça influence d'une façon ou d'une autre le développement psycho affectif des enfants. Par contre, présupposer que tel comportement est directement lié à la pma, je ne sais pas...
Finalement, c'est surtout le rapport que nous, en tant que futurs parents, nous avons avec la pma qui risque d'avoir une incidence sur notre progéniture.
Là où je te rejoins, c'est qu'en effet la pma a forcément des conséquences sur nous et notre rapport à l'enfant (angoisse de la perte, hyperprotectionnisme, surinvestissement de l'enfant, baisse de l'estime de soi...). Mais, dans les exemples que tu donnes, je reste persuadée que c'est la façon dont les parents ont évoqué (et donc vécu) la pma qui a eu une incidence sur les enfants.
Pour résumer, je pense que les conséquences de la pma ne sont pas généralisables selon moi et ne sont pas une fatalité. C'est à nous, en tant que futurs parents, de faire en sorte, quitte à se faire aider, de vivre au mieux notre parcours en pma.
Je ne sais plus si elle a évoqué les conséquences sur le couple (qui elles ont une incidence directe sur l'enfant!). Je viens d'apprendre qu'une amie, qui a eu sa fille à fiv 1, vit une crise sans précédent avec son mari, alors qu'ils paraissaient si solides avant la naissance ! Il y a fort à parier pour que la petite en souffre. Après, la question est de savoir si avec ou sans pma ils auraient vécu la même crise et je pense que oui.
La pma ne fait que mettre en exergue des problématiques bien ancrées.

Oui je suis bien d'accord avec ta dernière phrase Julys.
Sinon ben moi j'ai assez mal vécu la pma, je ne voulais pas trop en parler, je ne voulais pas le dire, et même pas forcément à mes enfants non plus.
Maintenant qu'ils sont là, et avec le recul, j'en parle bcp plus facilement aux gens, je ne trouve plus cela tabou, je leur en parlerai plus tard, mais je pense que c'est parce que je suis "sortie" de l’aspect "oh les pauvres ils n'ont pas d'enfants, ils doivent passer par la médecine,etc" (que je pensais que les gens avaient de nous sans doute). C'est surtout le regard qu'on a après coup je pense. Maintenant je ne trouve plus du tout cela honteux, alors qu'avant un peu, je pensais un peu notre couple "handicapé", incapable d'avoir des enfants.